Marie-Laure Grard Bobo et Vianney Descroix
Dans ce premier article, et avant d’envisager les différentes définitions de ce qu’est l’hypnose, nous avons décidé de contourner le sujet en vous parlant de ce qu’elle n’est pas. Il s’agit là, bien entendu, d’une tergiversation nous permettant de remettre à plus tard une question fort embarrassante. D’aucuns pourraient trouver cela paradoxal, et cela, c’est déjà de l’hypnose… Déjouer les effets des représentations sociales de l’hypnose et des croyances de nos patients, c’est dissoudre souvent des freins à l’utilisation de cet outil.
L’hypnose n’est pas…
…une supercherie, un pouvoir, un don
L’hypnose médicale est une science qu’un praticien peut mettre au service de son patient. À ce titre, elle nécessite un apprentissage à la fois théorique et pratique. Rien dans l’hypnose n’est magique. Elle demande des efforts, tant pour le praticien que pour le patient. La théorie actuelle de l’hypnose repose sur l’idée que chaque être humain possède et est capable d’activer un réservoir de ressources. Une partie du travail du praticien consiste à trouver le chemin le plus direct et le plus court vers la ou les ressources dont a besoin son patient.
Le praticien n’est que le vecteur et non la source de l’effet obtenu.
Le pouvoir, c’est le patient qui l’a !
…une forme de sommeil
Hypnos est le dieu du sommeil chez les Grecs (chez les Romains il s’agit de Somnus). Pourtant, s’il y a bien une chose que l’hypnose n’est pas, c’est une forme de sommeil. Tout porte évidemment à confusion, à commencer par le mot lui-même ! Très longtemps, les hypnotiseurs, les hypnotistes, les hypnopraticiens, les magnétiseurs intimaient à leurs sujets : « Dormez, je le veux ! » Encore de nos jours, certains saltimbanques amuseurs de foule parlent de sommeil. Le marquis de Puységur, l’un des pères de l’hypnose, parlait lui-même de somnambulisme. La…